Méditation : ce jeudi soir lors de l’adoration eucharistique, nous avons accueilli et médité sur ce beau texte du pape émérite Benoît XVI sur la foi, qui est d’une étonnante actualité. Au cœur de la morosité ambiante voici de quoi nous remettre devant l’essentiel.
Bonne méditation.
P. Bruno

Se fonder sur un « toi » qui me donne confiance

Dans ce contexte, refont surface certaines questions fondamentales qui sont bien plus concrètes qu’elles n’y paraissent à première vue : quel sens cela a-t-il de vivre ? Y a-t-il un avenir pour l’homme, pour nous et pour les nouvelles générations ? Dans quelle direction orienter les choix de notre liberté pour un résultat bon et heureux de la vie ? Qu’est-ce qui nous attend au-delà du seuil de la mort ?
De ces questions, qu’on ne peut ignorer, il apparaît combien le monde de la planification, du calcul exact et de l’expérimentation, en un mot le savoir de la science, bien qu’important pour la vie de l’homme, à lui seul ne suffit pas. Nous avons besoin non seulement du pain matériel, mais nous avons aussi besoin d’amour, de sens et d’espérance, d’un fondement certain, d’un terrain solide qui nous aide à vivre avec un sens authentique même dans la crise, dans les ombres ,dans les difficultés et dans les problèmes quotidiens.
La foi nous donne précisément cela : c’est une manière confiante de s’en remettre à un « Toi », qui est Dieu, qui me donne une certitude différente, mais non moins solide que celle qui me vient du calcul exact ou de la science.
La foi n’est pas un simple accord intellectuel de l’homme avec des vérités particulières sur Dieu ; c’est un acte à travers lequel on s’en remet librement à un Dieu qui est Père et qui m’aime ; c’est une adhésion à un « Toi » qui me donne espérance et confiance. Bien sûr, cette adhésion à Dieu n’est pas privée de contenus : avec elle, nous sommes conscients que Dieu lui-même s’est montré à nous dans le Christ, a fait voir son visage et s’est fait réellement proche de chacun de nous. Plus encore, Dieu a révélé que son amour pour l’homme, pour chacun de nous, est sans mesure : sur la Croix, Jésus de Nazareth, le Fils de Dieu fait homme, nous montre de la manière la plus lumineuse à quel point arrive cet amour, jusqu’au don de soi-même, jusqu’au sacrifice total. Avec le mystère de la Port et de la résurrection du Christ, Dieu descend jusqu’au fond  de notre humanité pour la ramener à Lui, pour l’élever à sa hauteur.
La foi, c’est croire à cet amour de Dieu qui ne fait pas défaut face à la méchanceté de l’homme, face au mal et à la mort, mais qui est capable de transformer toute forme d’esclavage, en donnant la possibilité du salut. Avoir foi, alors, c’est rencontrer ce « Toi », Dieu, qui me soutient et m’accorde la promesse d’un amour indestructible qui non seulement aspire à l’éternité, mais la donne ; c’est m’en remettre à Dieu avec l’attitude d’un enfant, qui sait bien que toutes ses difficultés, tous ses problèmes sont à l’abri dans le « toi » de la mère. Et cette possibilité de salut à travers la foi est un don que Dieu offre à tous les hommes.
Je pense que nous devrions méditer plus souvent – dans notre vie quotidienne, caractérisée par des problèmes et des situations dramatiques – sur le fait que croire chrétiennement signifie m’abandonner ainsi avec confiance au sens profond qui me soutient et soutient le monde, ce sens que nous ne sommes pas en mesure de nous donner, mais uniquement de recevoir comme un don, et qui est le fondement sur lequel nous pouvons vivre sans peur. Et cette certitude libératrice et rassurante de la foi, nous devons être capables de l’annoncer par nos paroles et de la montrer par notre vie de chrétiens.

Article du pape Benoît XVI sur la foi, dans le livre : Une seule Église. Pape François et pape Benoît. Cerf 2020 p.20-21

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