« Un mois au Cénacle avec Marie et l’Esprit Saint » 25ème jour
Nous venons de lire et de méditer l’encyclique de saint Jean-Paul II sur la Vierge Marie. Les apports théologiques du Père Raphaël BOUVIER nous ont aidés à entrer plus avant dans la réception de cette lettre. Nous voici maintenant devant la dernière semaine de ce mois de mai et avant la fête de la Pentecôte, don de l’Esprit Saint aux apôtres et à l’Église. Sous la direction du Père Damien ETEMAD-ZADEH, professeur de Bible au séminaire d’Aix, nous lirons et méditerons deux textes de la Parole de Dieu :
- le récit de la tour de Babel dans le livre de la Genèse,
- le récit de la Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres.
Deux récits qui nous permettront d’entrer dans ce souffle de vie que nous donne le Seigneur.
Enfin chaque soir de cette semaine nous prierons avec la litanie au Saint Esprit pour nous préparer à bien l’accueillir.
Bonne semaine et belle fête de la Pentecôte à tous.
Père Bruno
Lundi: découverte d'un sanctuaire
Chaque semaine, nous vous proposons la découverte d'un sanctuaire et de son message. Cette semaine, c'est le sanctuaire de Notre Dame du Laus, que vous pourrez découvrir en cliquant ci-dessous (sur l'image pour accéder au site du sanctuaire, ou sur "Le message de Notre Dame du Laus" pour accéder directement au message du sanctuaire).
Le message de Notre Dame du Laus
Le matin: Méditation du récit de la tour de Babel dans le livre de la Genèse
La Pentecôte, un Anti-Babel ?
Avant d’entrer dans le récit de la Pentecôte, je vous propose de relire le récit de la Tour de Babel. C’est un très court récit du livre de la Genèse, qui est certainement le récit le plus utile à redécouvrir pour entrer dans l’intelligence du récit de la Pentecôte.
Dans un premier temps, il s’agit donc de relire Genèse 11,1-9 et de se laisser interroger par ce texte assez énigmatique. Les questions ne manqueront pas de s’imposer. Notamment, s’agit-il d’un récit de type “crime et chatiment” ? Si les humains commettent une faute, de quelle nature est-elle ? Pourquoi Dieu brouille-t-il leur langue ?
Crime et châtiment :
Habituellement, on note dans ce chapitre une ultime illustration de la justice divine qui intervient pour châtier l’humanité pécheresse. Nous aurions donc un épisode dont la structure est fondamentalement celle du délit-châtiment. Selon la majorité des exégètes, le délit serait la construction d’une tour dont la cime soit le ciel (11,4). Il s’agirait d’un péché d’orgueil. L’humanité cherche à atteindre le ciel, à atteindre Dieu, par ses propres moyens. Le châtiment est proportionné : Dieu confond les langues et l’entreprise échoue en raison de la confusion qui règne parmi les constructeurs de la tour.
Le Dieu de Genèse 11,1-9 serait donc un Dieu juge, peut-être jaloux de ses privilèges, et qui punirait une humanité trop ambitieuse. En d’autres termes, Dieu tenterait de maintenir sa position et de réaffirmer la frontière entre ciel et terre. Surtout, il réaffirmerait l’interdiction et le danger de franchir cette frontière.
Cette interprétation est commune parmi les commentateurs modernes, et se trouve par exemple dès l’Antiquité dans le livre des Jubilés (environ 200 av. J-C).
Est-ce vraiment ainsi qu’il s’agit de lire ce texte ? En quoi serait-ce un crime de chercher à atteindre le ciel, à atteindre Dieu, même par ses propres moyens ? Faut-il vraiment y lire une trace d’orgueil ? Y-a-t-il d’ailleurs le moindre indice dans ce texte qui laisserait penser que l’humanité est poussée par l’orgueil ?
L’impérialisme néo-assyrien et babylonien.
Plus récemment, un groupe d’exégètes a diffusé une vision différente du récit. Il s’agit toujours d’une histoire de péché et de châtiment, mais le péché n’est plus l’hybris, l’orgueil de l’humanité, mais plutôt l’impérialisme des grands empires mésopotamiens, en particulier de Babylone. Le premier à avoir proposé une telle interprétation est Flavius Josèphe, dans ses « Antiquités juives » (1,113-114). Flavius Josèphe voit dans le constructeur de la tour et de la cité Nimrod (cf. Gn 10,8-10), où Nimrod est présenté comme le fondateur, entre autres, de Babel, dans la plaine de Scinear – cf. 11,2).
Les représentants les plus célèbres de cette tendance sont Christophe Uehlinger et Severino Croatto. Selon ces auteurs, le récit contient une critique sévère des grands ennemis d’Israël, l’Assyrie et Babylone. L’expression de Genèse 11,1 que l’on traduit habituellement par « toute la terre avait une langue et les mêmes paroles » signifierait en fait autre chose. Des textes akkadiens parallèles montrent que l’expression fait partie du langage de propagande des rois d’Assyrie et qu’elle traduit leur volonté d’unifier leur empire sous leur autorité. Il ne s’agit donc pas d’une seule langue, mais plutôt d’une seule politique. Avoir la même langue et les mêmes paroles signifie « être tous soumis au pouvoir du roi d’Assyrie ».
Le second argument en faveur de cette interprétation vient de la juxtaposition « cité et tour » en 11,4.5. On parle trop souvent de la tour et l’on oublie trop souvent la cité. De nombreux peintres, par exemple, représentent la construction d’une tour, alors que le texte dit que ce qui a été abandonné n’est pas la construction de la tour, mais la construction de la cité (11,9).
La cité avec une tour est un autre élément bien connu des textes et de l’iconographie mésopotamienne. De nombreux grands souverains ont voulu construire une nouvelle capitale après avoir conquis ou reconquis un empire. Cité et tour sont une sorte de mérisme pour décrire une cité avec une citadelle, une forteresse, un roc ou un château. Les grandes cités fortifiées avaient deux enceintes de murailles, une externe et une interne qui protégeait la cité administrative, le palais royal, les grands édifices publics et privés. Nous en avons une confirmation dans la Bible en Juges 9,50-51 où il est clairement dit que la cité fortifiée de Tébèç avait en son centre une tour fortifiée.
Cette interprétation est devenue populaire chez les tenants d’une exégèse post-coloniale.
Babel et la diversité des cultures.
Une autre tendance, la plus récente, nie en partie ou complètement que le récit fasse mention d’un quelconque péché. Le vrai but de l’histoire serait de montrer que le plan de Dieu est la dispersion des nations et que chacune occupe un territoire pour développer sa propre culture. Le premier à avoir proposé cette lecture est Bernhard W. Anderson, qui insistait sur la tension, à l’intérieur du récit, entre unité et diversité, c’est-à-dire entre désir humain d’homogénéité culturelle, et la volonté divine d’hétérogénéité culturelle.
L’idée a été reprise et défendue par divers auteurs (cf. Ellen Van Wolde ; Theodore Hiebert…).
Une tentative de solution :
Quatre questions continuent d’être posées au lecteur :
(1) Y a-t-il un péché en Genèse 11,1-9 ?
(2) Quel est le vrai problème de Genèse 11 qui occasionne l’intervention divine ?
(3) Dieu châtie-t-il vraiment l’humanité ?
(4) Comment interpréter le rôle de Dieu et quelle est la signification du passage ?
Père Damien ETEMAD-ZADEH
12h00: Angelus:
Ci-dessous la prière de l'Angélus (cliquez sur l'image ci-dessus pour accéder au site site-catholique.fr)
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie,...
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie...
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie...
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l'ange, tu nous as fait connaître l'Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu'à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur.
R/ Amen.
18h00: En communion avec l'ensemble de la paroisse: récitation d'une dizaine de chapelet
Prière du soir
Litanies au Saint-Esprit
Don du Dieu Très-Haut, viens en nous
Source de grâces, viens en nous.
Feu sacré,viens en nous.
Onction spirituelle, viens en nous.
Esprit de vérité, viens en nous.
Esprit de sagesse et d’intelligence, viens en nous.
Esprit de conseil et de force, viens en nous.
Esprit de science et de piété, viens en nous.
Esprit de crainte du Seigneur, viens en nous.
Esprit de grâce et de prière, viens en nous.
Esprit de componction et de confiance, viens en nous.
Esprit de douceur et d’humilité, viens en nous.
Esprit de paix et de patience, viens en nous.
Esprit de modestie et de pureté, viens en nous.
Esprit consolateur, viens en nous.
Esprit du Seigneur qui remplis l’univers, viens en nous.
Esprit d’infaillibilité qui dirige l’Église, viens en nous.
Esprit saint, exauce-nous.
Amen
ORAISON. Seigneur notre Dieu ; toi qui as préparé des biens invisibles à ceux qui t’aiment, répands dans nos cœurs en nous donnant ton Saint-Esprit, la tendresse de ton amour, afin que, t’aimant en toutes choses et par-dessus toutes choses, nous puissions parvenir à la jouissance de tes promesses qui surpassent tous nos désirs.
Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Amen. »
Chant:
« Viens Esprit Saint (Veni Sancte Spiritus) » (cliquer sur l'image)
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