« Un mois au Cénacle avec Marie et l’Esprit Saint » 27ème jour
Nous venons de lire et de méditer l’encyclique de saint Jean-Paul II sur la Vierge Marie. Les apports théologiques du Père Raphaël BOUVIER nous ont aidés à entrer plus avant dans la réception de cette lettre. Nous voici maintenant devant la dernière semaine de ce mois de mai et avant la fête de la Pentecôte, don de l’Esprit Saint aux apôtres et à l’Église. Sous la direction du Père Damien ETEMAD-ZADEH, professeur de Bible au séminaire d’Aix, nous lirons et méditerons deux textes de la Parole de Dieu :
- le récit de la tour de Babel dans le livre de la Genèse,
- le récit de la Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres.
Deux récits qui nous permettront d’entrer dans ce souffle de vie que nous donne le Seigneur.
Enfin chaque soir de cette semaine nous prierons avec la litanie au Saint Esprit pour nous préparer à bien l’accueillir.
Bonne semaine et belle fête de la Pentecôte à tous.
Père Bruno
Le matin: Méditation du récit de la tour de Babel dans le livre de la Genèse
Le récit de la tour de Babel. Suite
L’intervention de Dieu : un châtiment ?
Reprenons le texte là où nous l’avions laissé. Dieu, qui descend pour voir l’entreprise des hommes, décide de confondre les langues et de disperser l’humanité sur toute la terre. On voit souvent, dans ce trait, un châtiment parce que la multitude des langues et la confusion qui en découle sont perçues négativement. On pourrait ajouter qu’il est toujours difficile d’apprendre et de parler une langue étrangère.
Toutefois, le contexte n’encourage pas à aller dans ce sens.
Dans les passages dont on a parlé, la dispersion est vue de façon négative, parce qu’il s’agit d’un contexte de guerre. Mais on trouve aussi dans la Bible ce même thème de la dispersion des peuples avec une connotation positive. Par exemple, le phénomène est vu comme naturel, pacifique, et ne pose aucun problème en Gn 9,18-19. On peut d’ailleurs relire ce petit passage pour s’en rendre compte.
La même idée réapparaît dans ladite « table des nations » (Gn 10,1-32), un texte sacerdotal qui décrit le peuplement de toute la terre connue à l’époque.
D’ailleurs, dans ces petits extraits, la multitude des langues est également vue comme un phénomène naturel, pacifique, voulu par Dieu lui-même. Après la généalogie des trois fils de Noé, on retrouve la même formule conclusive, avec quelques légères variations (10,5b.20.31). Le fait d’habiter dans une terre particulière et de parler une langue différente fait partie du plan divin.
Donc, à la fin du récit de Babel, toute la terre est peuplée par diverses nations qui habitent diverses régions et parlent diverses langues. Dieu intervient pour mener à bien son plan, c’est-à-dire pour peupler toute la terre et introduire une diversité culturelle qui permette à chaque peuple de développer sa propre culture. Il intervient, toutefois, pour empêcher que la cité soit achevée. Cela signifie que la construction de la cité était une erreur, qu’elle comportait quelque danger. Dieu, fort probablement, ne punit pas, mais il corrige sûrement. Dieu n’aime pas l’uniformité, l’agrégation et la concentration. A l’inverse, la variété lui plait. Si Dieu arrête l’œuvre de la tour de Babel, c’est qu’il n’a pas apprécié ce « raidissement » soudain de l’humanité (1) qui cesse de peupler la terre pour s’arrêter en un seul lieu, (2) qui est tenté de tout uniformiser et de parvenir directement au ciel sans passer par la case « Terre habitée ».
L’intervention divine met aussi fin au plan humain de rejoindre l’immortalité grâce à une cité splendide et fortifiée de façon exceptionnelle. Le chemin que Dieu demande d’emprunter est différent : non pas vers le ciel, mais plutôt sur la terre. C’est le chemin de l’histoire, qui signifie aussi pèlerinage et pérégrination, fragmentation et variété. Nous sommes dans l’histoire, dans le monde de la contingence, du particularisme, de l’évolution et de la disparité.
Un récit similaire à celui de Gn 11,1-9 peut être trouvé non pas tant dans le récit de l’ascension (Actes 1,6-11). Les disciples qui voient Jésus « élevé en haut » (1,9) fixent le ciel (1,10). Deux hommes en blanc apparaissent et leur disent : « Pourquoi regardez-vous le ciel » ? Il s’agit précisément de ne pas rester les yeux fixés vers le ciel, mais d’aller par les chemins de ce monde annoncer l’Evangile. Pour rejoindre le ciel, il n’existe qu’une seule voie : Parcourir les chemins de ce monde avec un message et un projet qui construit, et pour les Actes, il s’agit de l’Evangile du Christ.
En somme, Genèse 11,1-9 ne contient pas exactement un récit de châtiment parce qu’il n’y a pas de véritable péché. Mais Dieu corrige le plan humain qui était de toute façon impossible et voué à l’échec. La dispersion et la confusion, ainsi que la multiplication des langues, tout comme l’impossibilité d’achever la construction de la tour, sont voulues pour le bien de l’humanité.
En d’autres termes, Babel incarne en Genèse 11,1-9 un idéal erroné qui ne respecte pas la particularité des peuples ou risque d’effacer un caractère indélébile de l’humanité : sa diversité et sa vocation d’humanité pèlerine sur les chemins du monde. C’est un désir erroné de vouloir se faire un nom, de viser l’immortalité.
En somme, le Dieu de Genèse 11,1-9 empêche l’humanité de construire une cité pour envoyer les peuples sur les chemins du monde, comme le Christ du Nouveau Testament envoie ses disciples sur les chemins du monde pour prêcher l’évangile. Il n’est pas possible de rejoindre le ciel et l’immortalité directement. Il n’y a pas de chemin direct vers l’éternité de Dieu. Il n’y a qu’un chemin possible : vivre en ce monde, et construire en ce monde une histoire selon le plan de Dieu. Le Dieu de Genèse 1-11 en général, et le Dieu de Genèse 11,1-9 en particulier, est un Dieu qui se rencontre dans l’histoire de l’humanité culturellement diversifiée.
Le récit de Babel s’achève donc sur la réussite du plan de Dieu. Les hommes construisent différentes cultures et parlent différentes langues et cela est un bien pour l’humanité ; Mais il demeure cette difficulté à se comprendre. Et cette difficulté peut devenir source de conflits et d’incompréhension. Et il demeure aussi, bien sûr, la peur de la mort qui pèse sur l’humanité ainsi dispersée. Cette question de la mort n’est donc pas résolue à la fin de cette histoire. Dieu, lorsqu’il renvoie l’humanité et la disperse, ne résout pas cette question, puisque, manifestement, la mort fait partie du plan que Dieu réserve à l’humanité aux prises avec l’histoire. Ces questions pourront-elles un jour trouver une réponse ? Comment nous situons-nous, nous-mêmes, face à ces questions ? Percevons-nous la bonté et la pédagogie divine qui laisse la mort régner dans l’histoire des hommes, et qui pousse les hommes à se risquer à la confrontation en raison des différences culturelles, civilisationnelles, linguistiques ? Percevons-nous cela comme des dangers ou comme des chances pour la richesse de l’humanité ?
Comment le récit de la Pentecôte peut-il fournir un approfondissement dans notre méditation ? C’est ce que nous verrons demain !
12h00: Angelus:
Ci-dessous la prière de l'Angélus (cliquez sur l'image ci-dessus pour accéder au site site-catholique.fr)
V. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
R/ Et elle conçut du Saint-Esprit.
Je vous salue Marie,...
V. Voici la Servante du Seigneur
R/ Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous salue Marie...
V. Et le Verbe s’est fait chair
R/ Et il a habité parmi nous.
Je vous salue Marie...
V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
R/ Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Prions :
Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l'ange, tu nous as fait connaître l'Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu'à la gloire de la résurrection. Par le Christ, notre Seigneur.
R/ Amen.
18h00: En communion avec l'ensemble de la paroisse: récitation d'une dizaine de chapelet
Prière du soir
Texte des litanies de l’Esprit Saint
« Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui procédez du Père et du Fils, ayez pitié de nous.
Esprit du Seigneur, qui remplissez tout l'univers, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, de qui Jésus a été conçu dans le sein de la Vierge Marie, ayez pitié de nous.
Esprit de sagesse et d'intelligence, ayez pitié de nous.
Esprit de conseil et de force, ayez pitié de nous.
Esprit de science et de piété, ayez pitié de nous.
Esprit de crainte du Seigneur, ayez pitié de nous.
Esprit de foi, d'espérance et d'amour, ayez pitié de nous.
Esprit d'humilité et de mansuétude, ayez pitié de nous.
Esprit de justice et de chasteté, ayez pitié de nous.
Esprit de vérité qui êtes envoyé pour nous consoler, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui répandez la charité dans nos cœurs, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, dont les apôtres ont été remplis, ayez pitié de nous.
Esprit de toute grâce, qui distribuez vos dons selon votre bon plaisir, ayez pitié de nous.
Soyez-nous propice, pardonnez-nous, Seigneur.
Soyez-nous propice, exaucez-nous Seigneur.
De tout péché, délivrez-nous, Seigneur.
Des tentations et des embûches du démon, délivrez-nous, Seigneur.
De la présomption et du désespoir, délivrez-nous, Seigneur.
De la résistance à vos inspirations, délivrez-nous, Seigneur.
De l'obstination et de l'impénitence, délivrez-nous, Seigneur.
De toute souillure de corps, de cœur et d'esprit, délivrez-nous, Seigneur.
De l'esprit d'erreur et de blasphème et de tout esprit mauvais, délivrez-nous, Seigneur.
Pauvres pécheurs, nous vous en prions, écoutez-nous.
Afin que vos inspirations se manifestent dans nos œuvres, nous vous en prions, écoutez-nous.
Afin que nous ne profanions jamais notre âme dont vous avez fait votre temple, nous vous en prions, écoutez-nous.
Afin de ne pas vous contrister, vous qui êtes l'Esprit-Saint de Dieu, nous vous en prions, écoutez-nous.
Afin que, prenant goût aux choses de Dieu, nous devenions avides des dons supérieurs de votre grâce, nous vous en prions, écoutez-nous.
Afin que tous, animés d'un même Esprit, nous soyons unis dans la paix, nous vous en prions, écoutez-nous.
Afin que vous conserviez dans leur sainte vocation tous les Ordres du Clergé et toutes les Familles religieuses, nous vous en prions, écoutez-nous.
Afin que vous défendiez et reculiez les frontières de l'Église, nous vous en prions, écoutez-nous.
Par le cœur Immaculé de Marie, votre sanctuaire de prédilection, nous vous en prions, écoutez-nous.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, répandez en nous le Saint-Esprit.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, envoyez-nous le Saint-Esprit.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, donnez-nous le Saint-Esprit.
V. Envoyez votre Esprit et tout sera créé.
R. Et vous renouvellerez la face de la terre.
ORAISON. Ô Dieu qui avez préparé des biens invisibles à ceux qui vous aiment, répandez dans nos cœurs en nous donnant votre Saint-Esprit, la tendresse de votre amour, afin que, vous aimant en toutes choses et par-dessus toutes choses, nous puissions parvenir à la jouissance de vos promesses qui surpassent tous nos désirs. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il. »
Chant:
« Viens Esprit Saint (Veni Sancte Spiritus) » (cliquer sur l'image)
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